Retour réflexif sur la première définition

Notre première définition résiste-t-elle à l'examen ?

Analysant les trois images proposées, nous en venons à conclure que la frontière entre la nature et l'artifice, que nous avions tracée lorsque nous définissions la nature comme l'ensemble de ce qui existe indépendamment de l'activité humaine, repose davantage sur notre imaginaire qu'elle n'existe en fait.

• La première image est une photographie d'un parc situé à Berlin, le parc naturel Südgelände, volontairement entretenu afin de maintenir un état d'équilibre entre les traces de l'activité humaine et la prolifération des éléments naturels, sur d'anciens rails à l'état de friche industrielle.
• La deuxième image est une photographie de la forêt amazonienne. À première vue, il s'agit pour nous d'une "forêt vierge." Cependant, les anthropologues ont montré que la biodiversité qu'on observe en Amazonie est le résultat de l'intervention humaine, depuis des millénaires. 
• La troisième image a été générée par une intelligence artificielle. Tout comme l'œuvre Mettre les pieds au jardin du jardinier et artiste Gilles Clément, elle vient interroger précisément notre représentation de la frontière entre l'objet naturel et le produit de l'art.

Notre première définition ne semble doublement pas résister à l'examen  : d'une part, toutes les œuvres qui semblent artificielles sont également naturelles ; d'autre part, les espaces qui paraissent les plus "sauvages" portent la trace de l'intervention humaine. 

Problème :

S'agit-il de conclure que l'idée de nature repose sur une illusion, ou bien devons-nous travailler notre conception de la nature afin d'en forger une idée plus adéquate ?